Vous avez sans doute déjà entendu votre dentiste parler de la « dent 36 » ou de la « 44 » et vous êtes-vous demandé comment, avec seulement 32 dents chez l’adulte, on peut utiliser de tels numéros ?
Rassurez-vous : aucun mystère ici ni dents supplémentaires ! Les dentistes utilisent des systèmes de numérotation standardisés qui permettent d’identifier chaque dent de manière unique, rapide et sans ambiguïté, que ce soit en consultation, sur une radiographie ou entre professionnel(le)s.
Dans cet article clair et détaillé, nous décryptons pour vous les trois principaux systèmes utilisés dans le monde – le système FDI (le plus répandu), le système Universel (populaire en Amérique du Nord) et le système Palmer (fréquent dans l’enseignement) – avec des explications pas à pas, des schémas simples et des exemples concrets.
Vous comprendrez enfin pourquoi votre molaire du bas à droite peut s’appeler « 46 », « 30 » ou « 6 » selon le contexte… et vous pourrez même suivre votre plan de traitement avec aisance et précision !
Pourquoi attribuer des numéros aux dents
Dans une clinique dentaire, précision et rapidité sont essentielles, particulièrement en situation d’urgence. Désigner chaque dent par un numéro unique élimine toute confusion et optimise les échanges, du diagnostic au traitement.
Au lieu de descriptions longues comme « la deuxième molaire en bas à droite », votre dentiste utilise plutôt un code numérique, immédiatement compréhensible, quel que soit le contexte clinique.
Ce système de numérotation dentaire offre des avantages concrets :
- Une communication fluide : que ce soit entre dentistes généralistes, parodontistes, prosthodontistes, orthodontistes, hygiénistes, etc. l’utilisation d’un numéro unique désigne la même dent sans équivoque. Cela assure une coordination parfaite, notamment lors de traitements multidisciplinaires. Par exemple, si un(e) spécialiste recommande une intervention sur la dent 46, tous les autres intervenant(e)s savent exactement de laquelle il s’agit, peu importe leur spécialité, leur langue ou leur lieu de pratique.
- Des démarches administratives simplifiées : les compagnies d’assurances dentaires exigent systématiquement le numéro exact des dents soignées pour valider les remboursements. Une identification claire accélère le traitement des demandes, réduit les refus pour erreur et sécurise vos droits. Si vous consultez dans une autre clinique ou région, ce code universel garantit la continuité de votre dossier.
- Un suivi médical rigoureux et personnalisé : votre dossier dentaire enregistre tous les traitements associés à chacune de vos dents. Ainsi, si une dent a déjà reçu une obturation, un traitement de canal, une couronne ou montré des signes précoces de carie, cette information est immédiatement accessible. Grâce à cette traçabilité, votre dentiste dispose instantanément de l’historique complet, ce qui permet d’adapter votre plan de traitement, de limiter les risques d’erreur et de préserver votre santé bucco-dentaire à long terme.
En résumé, ces systèmes ne sont pas seulement techniques : ils améliorent votre expérience patient(e) en rendant les soins plus efficaces et transparents.
Le fonctionnement des principaux systèmes de numérotation des dents
Tous les systèmes de numérotation dentaire reposent sur une division logique de la bouche en quatre quadrants (haut droit, haut gauche, bas gauche, bas droit), suivis de l’attribution d’un identifiant numéroté unique à chaque dent selon sa position dans cette section.
Cette logique assure une identification précise, universelle et sans ambiguïté, peu importe le système de numérotation utilisé.
Voici le fonctionnement détaillé des trois systèmes les plus utilisés dans le monde.
Le système de numérotation dentaire FDI (Fédération Dentaire Internationale)
Recommandé par l’Organisation mondiale de la Santé et largement utilisé au Canada, en Europe, en Asie et en Afrique, le système adopté par la Fédération Dentaire Internationale (FDI) est aujourd’hui la référence internationale pour l’identification et la classification des dents.
Le système de nomenclature dentaire de la FDI organise et classe les dents à l’aide d’un système numérique normalisé, facilitant leur identification aussi bien pour la dentition permanente que la dentition primaire.
Chaque dent est ainsi désignée par deux chiffres, chacun ayant une fonction spécifique.
Le premier chiffre indique le quadrant :
- 1.Quadrant supérieur droit.
- 2.Quadrant supérieur gauche.
- 3.Quadrant inférieur gauche.
- 4.Quadrant inférieur droit.
Dans le cas de la dentition primaire, les quadrants suivent le même ordre, mais les numéros attribués vont de 5 à 8.
Le second chiffre indique la position de la dent dans ce quadrant.
Pour la dentition permanente, chaque quadrant contient ainsi huit dents, qui sont numérotées de 1 à 8, en partant du centre de la bouche, pour un total de 32.
- 1.Incisive centrale : dent la plus proche de la ligne médiane.
- 2.Incisive latérale : deuxième dent à partir de la ligne médiane.
- 3.Canine (croc) : dent utilisée pour déchirer.
- 4.Première prémolaire : dent située après la canine.
- 5.Deuxième prémolaire : dent située derrière la première prémolaire.
- 6.Première molaire : première grande dent servant à la mastication.
- 7.Deuxième molaire : dent similaire à la première molaire, mais plus postérieure.
- 8.Troisième molaire (dent de sagesse) : dent la plus postérieure de l’arcade.
La dentition « de lait » est plus limitée. Chaque quadrant comporte ainsi cinq dents, numérotées de 1 à 5, soit un total de 20 dents :
- 1.Incisive centrale : première dent à faire irruption.
- 2.Incisive latérale : dent voisine de l’incisive centrale.
- 3.Canine : semblable à la version permanente, mais plus petite.
- 4.Première molaire : dent de mastication, antérieure à la molaire suivante.
- 5.Deuxième molaire : dernière dent de la dentition temporaire.
Exemple de numérotation avec le système FDI
Prenons l’exemple de la dent 36. Le premier chiffre (3) représente le quadrant inférieur gauche. Le second chiffre (6) désigne la première molaire.
Ainsi, le numéro 36 permet d’identifier la première molaire inférieure gauche (en bas à gauche de la bouche).
Le système de numérotation dentaire universel (ADA)
Développé par l’American Dental Association, le système de numérotation universel est dominant aux États-Unis et dans certains pays d’Amérique latine.
À l’inverse du système FDI, celui-ci attribue un numéro unique de 1 à 32 pour les dents permanentes, en suivant un parcours continu :
- Commence à la troisième molaire supérieure droite (n°1).
- Puis vers la gauche jusqu’à la troisième molaire supérieure gauche (n°16).
- Reprend à la troisième molaire inférieure gauche (n°17).
- Et enfin vers la droite jusqu’à la troisième molaire inférieure droite (n°32).
Dans ce système, les dents primaires reçoivent plutôt des lettres, de A à T.
Bien que ce système soit intuitif, simple à comprendre et largement utilisé, il reste un peu moins précis que le système FDI et sans doute moins adapté aux échanges internationaux en raison de sa linéarité.
Exemple de numérotation avec le système dentaire universel
Reprenons l’exemple de la première molaire inférieure gauche. Dans le système universel, celle-ci sera désignée comme la dent no 19, plutôt que 36 comme nous l’avons précédemment vu pour le système FDI.
Le système de numérotation dentaire Palmer
Utilisé historiquement dans l’enseignement, et encore présent dans certains pays anglophones, ce système combine numéro et symbole de quadrant.
Chaque dent est ainsi numérotée de 1 à 8 dans son quadrant (1 = incisive centrale, 8 = dent de sagesse), et un symbole graphique indique le quadrant :
- ┘ : supérieur droit
- └ : supérieur gauche
- ┐ : inférieur droit
- ┌ : inférieur gauche
Exemple de numérotation avec le système dentaire Palmer
Si nous continuons avec la première molaire inférieure gauche. Dans le système dentaire Palmer, celle-ci sera donc désignée par la combinaison : ┌ 6.
Autres systèmes moins utilisés
Il existe aussi des systèmes de numérotation des dents plus anciens ou plus régionaux, comme la notation Zsigmondy, qui a inspiré le système Palmer (ce dernier est parfois appelé système Zsigmondy-Palmer) ou bien encore le système Haderup que l’on retrouve parfois en Scandinavie.
Bien que rares en pratique courante, ces notations peuvent apparaître dans d’anciens dossiers ou dans des contextes spécifiques (recherche, odontologie légale).
Identification des surfaces des dents
La numérotation dentaire permet d’identifier précisément chaque dent, mais dans certains cas – comme pour un diagnostic ou un traitement ciblé – il est essentiel de désigner également la surface spécifique concernée. Pour cela, votre dentiste utilise un autre système de codes alphabétiques standardisés, simples et universels. Eh oui, il y a aussi des codes pour cela!
Ces abréviations, issues de l’anatomie dentaire, décrivent les différentes faces et zones d’une dent. Elles facilitent la communication entre professionnels et professionnelles, la documentation des dossiers et la planification des interventions (obturation, polissage, etc.).
Voici les principales surfaces et leurs codes, avec des explications détaillées :
- Mésiale (M) : la face orientée vers l’avant de la bouche, en contact avec la dent voisine antérieure. C’est la « face proximale avant », souvent impliquée dans les caries interdentaires.
- Distale (D) : la face tournée vers l’arrière de la bouche, en contact avec la dent voisine postérieure. Symétrique à la mésiale, elle est également sujette aux accumulations de plaque dentaire.
- Linguale (L) (ou palatine pour les dents supérieures) : la face interne, dirigée vers la langue ou le palais. Moins visible, elle est fréquemment concernée par les problèmes de tartre ou d’érosion.
- Buccale (B) (ou vestibulaire) : la face externe, tournée vers la joue ou les lèvres. C’est la surface la plus exposée aux regards et aux agressions extérieures, comme les taches ou les fractures.
- Occlusale (O) : la surface de mastication des molaires et prémolaires, où les aliments sont broyés. Elle présente souvent des sillons et cuspides, propices aux caries si l’hygiène est insuffisante.
- Incisive (I) : le bord tranchant des incisives et canines (dents antérieures), utilisé pour couper les aliments.
- Cervicale (C): pour la zone proche de la gencive.
Ainsi, votre dentiste peut noter par exemple « 46-O » pour indiquer un traitement pour une carie située sur la surface occlusale de la première molaire inférieure droite.
Au Centre dentaire, on parle votre langage
Que ce soit pour vous présenter un plan de traitement clair, préparer un rapport détaillé pour votre assurance ou assurer un suivi précis pour vos soins, nos dentistes à Montréal utilisent le langage professionnel…tout en privilégiant des explications simples et accessibles.
Notre objectif ? Que vous compreniez ce qui se passe dans votre bouche, sans jargon inutile.
Nous traduisons chaque terme technique, répondons à vos questions et vous accompagnons à chaque étape pour que vous puissiez prendre des décisions éclairées en toute confiance.
Prenez rendez-vous dès aujourd’hui dans notre clinique située dans le Plateau Mont-Royal et bénéficiez de soins dentaires de qualité, prodigués avec bienveillance, écoute et transparence.